Mobilité durable
L’éco-conception - une démarche au service de la mobilité durable
À lui seul, le secteur des transports illustre l’impact grandissant que l’homme a sur l’environnement. A l'échelle de la planète, non seulement les émissions de carbone liées aux transport ont progressé de 1,7% par an entre 1990 et 2022, mais elles représentent aussi désormais 23% des émissions de carbone liées à la consommation d'énergie. Le constat est d’autant plus inquiétant qu’on dénombrera 9,7 milliards d’habitants d’ici 2050, ce qui aura pour conséquence de doubler le trafic mondial. Pour faire face à cette situation, une mobilité plus vertueuse – incarnée notamment par le ferroviaire, «l’un des modes de transport terrestre les plus performants d’un point de vue énergétique et environnemental» selon l'Ademe – semble donc être une évidence. Mais cela ne suffit pas.
Réduire l’impact environnemental des produits, le défi de l’éco-conception
L’éco-conception est une démarche qui vise à intégrer des critères environnementaux lors de la phase de conception d’un produit, d’un service ou d’un bâtiment. A quelle fin ? D’abord pour limiter son impact. La mise en place d’une démarche d’éco-conception passe par l’analyse du cycle de vie du produit afin d’estimer ses effets sur l’environnement à chaque étape : de sa conception jusqu’à son recyclage.
Tout l’enjeu de l’éco-conception est de réduire l’impact de chaque paramètre du produit : les matières premières utilisées, la pollution lors de la fabrication et de la livraison, la consommation d'énergie lors de l’utilisation, les déchets lors de sa destruction, etc. Non seulement ce défi doit être relevé pour chaque produit, malgré des niveaux de maturité inégaux entre secteurs, mais il doit également permettre de trouver le bon équilibre entre chaque élément ayant un impact sur l’environnement. Ainsi par exemple, il semble vain de viser 90% de recyclabilité si cela doit se faire au détriment de la consommation énergétique ou si une plus grande émission de polluants était engendrée. Alstom a donc choisi d’intégrer l’éco-conception à la stratégie de recherche et de développement de ses produits, notamment via la mesure et la limitation de leur impact environnemental à chaque étape de leur vie.
L’éco-conception, pierre angulaire de la mobilité durable
Face à une croissance démographique soutenue, à l’explosion prochaine du trafic mondial et à l’impact grandissant du transport sur l’environnement, l’éco-conception s’affirme aujourd’hui comme l’une des principales solutions de mobilité durable. Mais si cette démarche est connue depuis les années 1990 en Europe, ce n'est que depuis peu que le sujet a réellement pénétré la société. Les expressions de cette prise de conscience sont d’ailleurs multiples.
Alstom, pionnier et ambassadeur en matière d’éco-conception
Pour répondre aux enjeux de la mobilité durable, Alstom a fait le choix d’accorder à l’éco-conception une place centrale dans son activité.
En 2023/24, 87 % des solutions nouvellement développées sont couvertes par un processus d'éco-conception, incluant les aspects d'économie circulaire et il y avait au moins 23,4 % of de contenu recyclé dans les solutions rolling stock nouvellement développées.
L'éco-conception en action
Pour Alstom, l'intégration d'une démarche d'éco-conception se fait sur trois éléments fondamentaux : un cycle de vie abordé d'un point de vue multicritères, la prise en considération des attentes de toutes les parties prenantes (clients, public, etc.) et l'amélioration continue des solutions déployées. Toutes ces solutions ont été conçues en intégrant des objectifs environnementaux (énergie, utilisation de ressources renouvelables, bruit, niveaux d'émission, etc.) et les réalisations ont été suivies tout au long du processus de développement. Une volonté que l’entreprise applique au quotidien et qui se traduit par une variété d'actions concrètes.
Économie circulaire, durée de vie, gestion de la fin de vie et recyclabilité des systèmes et sous-systèmes :
Avec un portefeuille complet de solutions de rénovation et de modernisation, Alstom offre à ses clients la possibilité d'étendre la durée de vie de leurs systèmes tout en permettant une amélioration du confort et des services. Alstom fournit également des manuels de fin de vie axés sur un recyclage optimisé et sûr. Les métros contiennent désormais 28% (valeur moyenne) de matériaux issus de déchets (recyclés). Par exemple, les planchers de la nouvelle génération de trains régionaux Coradia Stream contiennent du PET recyclé fabriqué à partir de déchets de bouteilles en plastique. Le manuel de démantèlement des trains de banlieue de X'Trapolis précise comment les 240 tonnes de train doivent être démantelées pour atteindre 93 % de recyclabilité et 99 % de valorisation. De plus, le métro de Sydney a un taux de recyclabilité de 95% alors que le taux de valorisation est de 98,5% ;
Utilisation efficace des ressources :
Les composants utilisés pour les trains sont progressivement améliorés; les sièges des nouveaux trains à grande vitesse sont plus légers (-6 kg par rapport à la génération précédente et fabriqués avec des matériaux moins polluants: en moyenne, les impacts environnementaux ont été réduits de 35%). Une analyse comparative du cycle de vie a été réalisée entre le matériel de signalisation NetBox V2 et la génération précédente. Les résultats montrent un impact global réduit de plus de 25 % en moyenne sur tous les indicateurs. Alstom offre également, pour les pièces du matériel roulant telles que les sièges, la possibilité de les réparer au lieu de les mettre à la ferraille ;
Limitation des substances dangereuses: (en particulier les substances dites très préoccupantes (SVHC) selon le règlement REACH).
L'approche proactive a permis de détecter et de sécuriser un grand nombre de composants contenant des substances candidates. Par ce moyen, 100% des cas concernés par l'annexe XIV sont substitués avant les délais légaux ;
Des matériaux plus verts, responsables et renouvelables :
Les matériaux et pièces portant des écolabels reconnus (FSC ; écolabel européen, Blue Angel, PEFC...) sont désormais progressivement proposés pour les trains et les solutions d'infrastructure et mis en œuvre. La graisse KAJO BIO (écolabel européen) a déjà été utilisée dans nos trains Coradia Polyvalent en Algérie par exemple, les panneaux de plancher du métro de Sydney sont certifiés PEFC et FSC et nous utilisons des panneaux certifiés FSC et UL Greenguard dans nos trains Amtrak.
Efficacité énergétique:
Avec ses nouveaux trains X'Trapolis, Alstom a atteint une réduction de 30% de la consommation d'énergie. En moyenne, une réduction de 20% de la consommation d'énergie a été réalisée sur les solutions récemment développées.
Émissions et qualité de l'air:
L'optimisation du freinage électrique permet d'éviter plusieurs tonnes d'émissions par an et par flotte;
Réduction du bruit pour le matériel roulant neuf et modernisé:
Les moteurs de traction et les convertisseurs auxiliaires ont été améliorés, ce qui a permis de réduire les niveaux de bruit de 12dB et 10dB respectivement. Par exemple, le métro de Sydney a atteint -2dB par rapport aux performances standard pour le bruit intérieur et extérieur.
La promotion d'outils d'analyse
L’adoption de l’éco-conception dans les processus industriels passe également par l’usage de solutions performantes d’analyse des impacts environnementaux des produits. Raison pour laquelle Alstom a participé à la création du logiciel EIME (une solution d’analyse du cycle de vie), avant de céder son exploitation à d’autres acteurs, dont Bureau Veritas.
L’implication des sous-traitants et des fournisseurs
En intégrant l’éco-conception à leur stratégie, ces acteurs permettent d’optimiser la performance environnementale des produits et solutions développés par Alstom. C’est pour cette raison que les fournisseurs et sous-traitants d’Alstom doivent signer la Charte Éthique et Développement durable du groupe, les engageant notamment à vendre des matériaux respectant certaines normes et labels de durabilité.
La normalisation des pratiques du secteur
Le développement de pratiques d’éco-conception ne peut passer que par l’usage de référentiels communs entre les différentes parties prenantes (industriels et clients). Une démarche qui permet par exemple d’utiliser des référentiels communs pour mesurer la consommation réelle des trains et ainsi comparer ce qui est comparable.
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92 %des produits vendus l'an dernier (2023-2024) peuvent être réutilisés ou recyclés
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100 %de nos solutions nouvellement développées éco-conçues d'ici 2025
Réduire les nuisances de l’installation
Le temps de création d’un réseau ferroviaire est l’une des principales gênes causées au public et aux collectivités, pouvant freiner le déploiement de solutions de mobilité diverses (train, tramway, etc.). L’éco-conception s’affirme néanmoins comme un puissant levier d’action, à l’image du système Appitrack, qui permet de poser jusqu’à 500 mètres de voies par jour (soit l’équivalent de près de 5 terrains de foot) et de considérablement réduire le temps des travaux. La pose des voies prend ainsi jusqu'à 4 fois moins de temps. Dans la mesure où elles sont présentes tout au long du trajet parcouru, contrairement à l’aéronautique par exemple, les infrastructures ferroviaires ont un impact environnemental certain. L’enjeu est de rendre ces infrastructures moins visibles et moins coûteuses, comme ce qui a pu être réalisé pour le tramway de Bordeaux, le tout premier à avoir une approche urbanistique globale.
Imaginer les chemins de fer de demain:
Les trains, métros et autres tramways sont confrontés à une autre problématique qui leur est propre: leur très longue durée de vie. Cela pose notamment problème au moment de la rénovation, car les anciens wagons se montrent peu malléables. L’objectif pour Alstom est de créer des solutions plus agiles afin que les rames futures puissent être réparées et recyclées bien plus facilement que les rames actuelles.
Le groupe n'entend pas s'arrêter là, et travaille déjà à un nouvel objectif ambitieux : "100% des nouveaux produits seront éco-conçus d'ici 2025", déclare Cécile Texier, ajoutant que cet objectif constitue "un véritable engagement d'Alstom envers la société". Quel est donc l'enjeu ? Rendre l'éco-conception indispensable dans les processus de conception du futur, tant dans les transports que dans tous les autres secteurs industriels.